Le burn out en entreprise est le mal professionnel de notre époque. Un surmenage au travail représente un réel risque, non seulement pour les employés d’une organisation, mais également pour l’organisation elle-même.
Il convient donc d’agir en amont sur le stress et les autres facteurs de risques qui peuvent être à l’origine de l’apparition de ce phénomène afin de prévenir les salariés des entreprises de ce mal.
Cet article fait le tour du sujet du burn out en entreprise et propose des précautions pour le prévenir efficacement.
Le burn out en entreprise : Ce qu’il faut savoir
Si les définitions du phénomène n’ont cessé d’évoluer à travers le temps, elles convergent toutes vers un point de vue commun.
Encore appelé syndrome d’épuisement professionnel, le burn out en entreprise renvoie vers un état d’épuisement professionnel résultant de conditions de travail généralement exigeantes.
Le burn out ici n’est donc pas une maladie, mais un syndrome qui s’exprime dans un premier temps dans la sphère professionnelle par un épuisement physique, émotionnel et mental lié au travail en lui-même ou aux effets de stress qui lui sont liés.
Les risques psychosociaux ou RPS étant associés aux conditions d’emploi ainsi qu’aux facteurs relationnels et organisationnels s’y rapportant, analyser les différents types de management devrait permettre de prévenir, voire de diminuer et d’atténuer les troubles liés à ce phénomène.
Le syndrome complexe qu’est le burn out en entreprise peut se concevoir à travers trois dimensions.
L’épuisement émotionnel
C’est un état d’épuisement qui résulte d’un travail excessif, d’un stress continu ou encore d’exigences personnelles.
L’épuisement émotionnel représente la dimension la plus centrale du processus de dégradation du rapport subjectif au travail. Il se traduit par un sentiment de vide ressenti par le salarié. Ce dernier se sent extrêmement fatigué, en raison d’une exposition continue à certains facteurs de RPS.
Cet état de choses est favorisé par des conditions de travail exigeantes ainsi qu’un manque de ressources pour y faire face. Le sommeil, les week-ends ainsi que les congés ne suffisent plus à soulager cette fatigue, et elle devient alors chronique.
C’est la première manifestation du burn out en entreprise.
Le cynisme vis-à-vis du travail
Cette dimension du phénomène se traduit entre autres, par une attitude négative, une perte d’idéalisme et une dépersonnalisation.
À ce niveau, le salarié concerné perd progressivement son engagement au travail et adopte une attitude dure et détachée au regard de son travail et des personnes qui l’entourent. Une barrière s’érige progressivement entre lui et les autres.
Il se déshumanise donc des autres, de façon inconsciente, en les gardant à distance. Cette dimension est considérée comme une réaction d’auto-préservation vis-à-vis des exigences émotionnelles du travail.
La diminution de l’accomplissement personnel
La diminution de l’accomplissement personnel se traduit par :
- Une baisse de moral ;
- Une baisse de productivité ;
- Un sentiment d’inefficacité ;
- Une dévalorisation de soi, etc.
Dès lors, l’employé ou le salarié de l’entité professionnelle ne se sent plus à la hauteur de son poste et de ses exigences. Il a également le sentiment de se retrouver dans une impasse, au-delà de tous les efforts qu’il fournit.
Il faut noter que dans les cas extrêmes, l’employé ou le salarié peut se retrouver dans un état physique et émotionnel qui l’empêche de continuer l’exercice de son activité.
Cependant, plusieurs symptômes peuvent permettre de prévoir ce genre de cas. Ce sont là, quelques problématiques RH auxquelles doit faire face la direction des ressources humaines et l’employeur dans une large mesure.
La prévention du burn out en entreprise : Prévention primaire
Dans une démarche de prévention des risques professionnels, une structure peut, de façon opérationnelle, prévenir le burn out en entreprise des salariés en agissant sur les facteurs favorisant sa survenance.
Il sera question d’agir sur les facteurs de risques psychosociaux afin d’éviter les contextes favorables au burn out en entreprise.
Informer et former les employés
Il est de la responsabilité de l’employeur, de former et d’informer ses salariés sur tous les sujets relatifs à leur santé physique et mentale et surtout à leur sécurité au travail. Il s’agira donc de sensibiliser les salariés sur les causes et les manifestations du burn out en entreprise.
Cette sensibilisation peut se faire à travers une communication interne en entreprise ou à travers des formations sur la prévention des risques psycho sociaux et le syndrome d’épuisement professionnel.
Cela leur permettra de détecter par eux-mêmes d’éventuels symptômes émanant d’eux-mêmes ou de leurs collaborateurs.
Les conséquences du burn out sur l’entreprise sont multiples. Elles sont relatives à la position des salariés touchés et à l’ampleur des dégâts observés. Il faut noter qu’il est même possible d’assister au burn out du chef d’entreprise et des managers.
Mieux organiser le travail des salariés
Il sera question d’éviter aux salariés une surcharge de travail, de leur fixer des objectifs atteignables (se servir de la méthode SMART), de limiter le stress et de s’assurer de la légitimité des efforts demandés.
Il faudra également s’assurer de la suffisance des moyens engagés et accorder à chaque salarié un droit à l’erreur, conformément à l’accord interprofessionnel sur la qualité de vie au travail (QVT).
Par ailleurs, il faudra aussi s’assurer que l’employé dispose des compétences nécessaires à la réalisation des objectifs fixés et s’assurer de la planification et de la prise de congés.
Garantir un soutien social solide aux employés
Le soutien social de l’employé est conditionné par un certain nombre d’éléments. Il s’agit :
- De la qualité des relations interpersonnelles entre ses collaborateurs et ses supérieurs ;
- De la confiance et de la solidarité qui existent entre lui et ses collaborateurs, ainsi que leurs compétences et leurs disponibilités ;
- De la reconnaissance du travail bien accompli ;
- De l’existence de groupes de discussion, etc.
Ainsi, pour garantir un soutien social solide aux employés, il sera question par exemple d’éviter les postes de travail isolés et d’instaurer un climat de dialogue social au sein de l’entreprise.
Aussi, il faudra, d’une part, s’assurer de la fluidité des contacts entre les salariés et leurs responsables directs et de faciliter les pauses collectives ainsi que les moments conviviaux d’autre part.
Au-delà de ces axes de prévention, il faudra également penser à donner des marges de manœuvre aux salariés, à assurer une juste reconnaissance de leur travail et enfin à discuter avec eux sur les critères de qualité du travail.
A cet effet, les avis des salariés peuvent être utiles dans un processus de prévention du burn out en entreprise. Ils peuvent permettre de savoir avec précision comment les employés se sentent au sein de l’entreprise et savoir s’il y a des risques.
En tant que directeur, manager, employeur ou responsable RH, vous pouvez cliquer sur le lien suivant pour en savoir plus sur l’importance des avis salariés.
La prévention du burn out en entreprise : Prévention secondaire
Il est généralement difficile de repérer de potentiels cas de syndrome d’épuisement professionnel. Il sera donc question à ce niveau de prévenir le syndrome, en dépistant. Autrement dit, il faudra détecter les situations de risque et intervenir à temps.
Chaque acteur de la vie professionnelle peut jouer un rôle de prévention en s’appuyant sur des signaux individuels et collectifs.
Les signaux individuels
Les différents acteurs de la prévention doivent rester vigilants et se poser un certain nombre de questions relatives au travail au quotidien pour s’assurer de la santé mentale des employés :
- L’employé se plaint-il d’un manque d’énergie dans l’accomplissement de ses tâches ?
- Fait-il part de difficultés de concentration ou de manque de disponibilité ?
- Se montre-t-il facilement irritable ?
- Dévalorise-t-il ses compétences, sa propre efficacité et le travail qu’il accomplit ?
- Montre-t-il des signes de désengagement professionnel tendant à un arrêt de travail ?
Voilà quelques questions qui représentent autant d’indicateurs d’alerte. Le manager doit être attentif aux employés, à leurs comportements et à leurs appartenances pour être en mesure de repérer des signes de burn out en entreprise.
Les signaux collectifs
En ce qui concerne les signaux collectifs, deux types d’indicateurs sont à considérer.
Les indicateurs liés au fonctionnement de l’entreprise
Ces indicateurs sont relatifs au temps de travail (absentéisme), aux mouvements du personnel (démission, rupture de contrat), à l’activité de la société et aux relations sociales.
Les indicateurs liés à la santé et à la sécurité des employés
Il s’agit ici de l’activité du service de santé au travail (passages en infirmeries), des accidents de travail, des maladies professionnelles, des situations graves (tentatives de suicide, harcèlements) et des pathologies diagnostiquées et prises en charge.
Quelles réactions avoir face à un burn out en cas de survenance ?
Un burn out en entreprise peut survenir malgré tout et entraîner un arrêt de travail. Il faut alors apprendre à le gérer et connaître les actions à mettre en œuvre pour la santé mentale du salarié et de son environnement professionnel.
La reprise du travail après un burn out nécessite un réel accompagnement. Dans un premier temps, il faut aider le salarié à reprendre pied à travers un certain nombre d’actions visant à rétablir son équilibre.
Dans un second temps, il sera question de l’aider dans sa préparation du retour au travail en lui offrant de meilleures conditions de travail. Ces conditions pourront être obtenues en agissant sur l’environnement professionnel du salarié.
Au final, même si le syndrome de l’épuisement professionnel n’est pas encore reconnu comme une maladie à part entière, il demeure un phénomène complexe qui a des conséquences néfastes aussi bien sur les employés que sur l’entreprise elle-même. Connaître les facteurs de risques et les axes de prévention du burn out en entreprise devrait aider à le prévenir.
FAQ
Qu’est-ce que le burn out en entreprise et quelles sont ses trois dimensions ?
Le burn out en entreprise, également appelé syndrome d’épuisement professionnel, se réfère à un état d’épuisement physique, émotionnel et mental résultant de conditions de travail exigeantes ou d’effets de stress. Il se manifeste à travers trois dimensions :
- L’épuisement émotionnel, caractérisé par un sentiment de vide et de fatigue intense ;
- Le cynisme vis-à-vis du travail, avec une attitude négative et détachée envers le travail et les collègues ;
- La diminution de l’accomplissement personnel, entraînant une baisse de moral, de productivité et une dévalorisation de soi.
Quelles sont les précautions pour prévenir le burn out en entreprise et quelles actions doivent être entreprises en cas de survenance ?
Pour prévenir le burn out en entreprise, des mesures de prévention primaire sont nécessaires. Il faut informer et former les employés sur les risques psychosociaux, mieux organiser le travail pour éviter la surcharge, garantir un soutien social solide, et utiliser les avis des salariés pour détecter les signaux d’alerte. En cas de survenance du burn out, une réaction adaptée est indispensable. Il faut accompagner le salarié lors de la reprise du travail, rétablir son équilibre mental et offrir de meilleures conditions de travail pour faciliter son retour progressif.